(aan een vertaling wordt gewerkt!)
Depuis le 1er juillet 2015, il est interdit, en France, d’utiliser un casque audio ou des écouteurs en voiture, en moto et… à vélo. Le cycliste s’expose à une amende de 135€ en cas de contravention. Motif ? En utilisant des écouteurs à vélo, un casque audio ou un kit main-libre, les cyclistes s’enfermeraient dans une bulle, se couperaient du monde extérieur. Ils perdraient donc en vigilance. Selon l’ex ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, ce serait « un dispositif qui empêche le conducteur/cycliste d’entendre ce qui se passe autour de lui ». Cette mesure a particulièrement réjoui le délégué général du lobby des automobilistes, qui n’hésitait pas à comparer les oreillettes aux boules Quies.
Pourtant, bon nombre de cyclistes estiment qu’écouter de la musique à bas volume via un casque ou des écouteurs correspond à l’écoute de l’autoradio dans une voiture à un volume convenable. Cela permettrait juste d’avoir une ambiance et n’influerait nullement sur la perte de concentration. Ils s’offusquent également de la mise en avant du son et de l’ouïe dans la sécurité routière. En matière de circulation, il y a des dangers qui ne sont pas bruyants. Associer le bruit au danger est un réflexe pas forcément judicieux. À force de ne se fier qu’à ce qu’ils entendent, les piétons ne regardent que très peu la circulation, ils se contentent de l’écouter. De plus, pourquoi s’arrêter aux vélos, et pas aux piétons, ou aux rollers qui, selon le code, sont assimilés à des piétons ?
La sécurité routière n’est que le prétexte de cette inflation normative, qui obéit davantage à l’obsession du contrôle des comportements, bien dans l’air du temps. Espérons que cette épidémie ne gagne pas la Belgique de sitôt, où les propositions du parti pro-voiture et anti-vélo (le MR) voulant, entre autres, imposer le port du casque (de protection), restent dans les cartons ad vitam. En France, on peut déjà mesurer la contre-productivité de l’interdiction du casque musical et ses effets collatéraux : on ne compte plus les zozos équipés de sound systems tonitruants qui imposent leurs décibels à la cantonade…
Musique et bicyclette sont indissociables. Bien avant la mode de la « portabilité », on emmenait sa musique en balade. Les fanfares cyclistes ont eu leur heure de gloire. Il en reste une en Wallonie, le Royal Guidon hesbignon (1908), à Haneffe, qui continue à rouler pour les parades folkloriques. À Eernegem (Flandre occidentale), le « Kon. VeloClub De Zwaluw » (1891) perpétue la tradition et joue des marches militaires sur des instruments de cavalerie, trompettes, clairons… On en compte d’autres, en Hollande (Groningue), dans le Nord de la France…
Dans le monde francophone (et même bien au-delà), une chanson résume le monde du vélo : « À bicyclette », chantée par Yves Montand en 1968. Pourtant, bien des artistes ont chanté les petites et grandes merveilles de la petite reine. On vous propose ci-dessous une play-list sans prétention ni exhaustivité. Cette liste ne s’arrête pas à la musique « populaire », car le vélo, sportif ou de randonnée, à inspiré bien des artistes, même ceux dont la musique est réputée appartenir au genre « sérieux » ou même « savant ». Bien des compositeurs ont été inspirés par leurs balades à vélo, même si la bicyclette ne fait que de timides apparitions explicites dans leur oeuvre (quelques miniatures pianistiques, chez Poulenc ou Gretchaninov). Les Anglais semblent avoir été particulièrement attirés par les balades en vélo, du moins trois de leurs représentants les plus éminents du début du XXe siècle, Ralph Vaughan Williams (1872-1958), Gustav Holst (1874-1934) et Edward Elgar (1857-1934), ce dernier ayant même sa statue cycliste, tant sa monture, qu’il appelait affectueusement Mister Phoebius, était célèbre. On raconte aussi qu’Elgar n’hésita pas à enfourcher sa bicyclette et à parcourir 80 km pour annoncer la nouvelle de son anoblissement à son père…
D’autres ont eu beaucoup moins de chance avec le vélo. C’est ainsi qu’un des plus grands compositeurs français de la fin du XIXe siècle, Ernest Chausson (1855-1899) fut une des premières célébrités victimes de la route : il mourut à 44 ans d’une chute de vélo… Comme beaucoup de ses collègues, il cherchait l’inspiration en s’aérant l’esprit, à coups de pédale. Et pourquoi pas, le vélo renvoie à tant d’images : la ville, la campagne, la compétition ou l’entraide, le plaisir, la vitesse ou au contraire la lenteur tellement recherchée aujourd’hui, la détente et le silence parlant des grands paysages, le romantisme, l’enfance…
Vélocipède
Josef Strauss, 1869
Le compositeur viennois Josef Strauss (1827-1870), le fils du célèbre compositeur de Valse, Johann, a vécu en pleine période d’engouement autour de cet objet insolite : le vélocipède, qui lui a inspiré cette polka rapide (« schnell », évidemment), que l’on entend parfois lors du fameux Concert de Nouvel An.
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À bicyclette
Francis Poulenc, 1921, extr. des Promenades pour piano
Comme bien des Parisiens, le pianiste et compositeur Francis Poulenc (1899-1963) recherchait le grand air. Il ne composait d’ailleurs pratiquement jamais à Paris. Dans la capitale surpeuplée, il ne pouvait jamais trouver son rythme de travail, il y était trop dérangé par le téléphone (déjà !), y menait une vie trop dispersée, y connaissait trop de monde et, naturellement, sortait tous les soirs, rapporte son ami et interprète Pierre Bernac dans ses mémoires. « Il y a toute une partie de ma musique », disait Poulenc, « que je trouve en promenade, un peu n’importe où. Mais j’ai besoin ensuite d’entendre ce que j’ai imaginé. » Dans ce recueil de miniatures pianistiques, il imagine différents modes de flânerie, à pied, à cheval, en chemin de fer, tous les moyens de locomotion y sont déclinés, il y en a dix en tout, même en diligence, et bien sûr en vélo.
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Promenade à bicyclette
Alexandre Gretchaninov, c. 1930
Le compositeur russe Alexandre Gretchaninov (1864-1956), récompensé par le Tsar Nicolas II, quitta la Russie pour Paris après la Révolution, puis partit s’installer aux Etats-Unis en 1929. Il composa cette pièce pour piano de 39 secondes, extraite d’un recueil de pièces pour piano intitulé « Perles de verre ».
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Sur l’vélo
André Perchicot, 1931
Cet ancien champion cycliste – il fut champion de France de vitesse en 1912 – a eu plusieurs vies : aventurier, pilote de guerre, acteur, chansonnier… Il sacrifie ici à un genre bien particulier : l’hymne officiel (ou pas) du Tour de France, auquel s’essaieront bien des chanteurs, comme Jean Cyrano (« Les champions de la route », 1934) ou Alain Bashung (« L’arrivée du Tour », 1986).
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En vélo
L’univers sonore des années 1940-45 rend souvent compte des difficultés de la vie quotidienne durant la guerre, les privations, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement, par exemple en essence. Georgius (Georges Auguste Charles Guibourg, 1891-1970) chante ainsi en 1940 « En vélo », « chanson à pédaler » : « Comme on ne trouve plus de carburant / J’ai vendu ma bagnole trois cent francs / Et vlan ! / Je m’suis payé un vélo hors concours / Qui part le matin au quart de tout / D’amour / J’ai diminué de 100% mes frais / Je n’use que de l’essence de jarret/ C’est vrai ! ».
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À bicyclette
Bourvil, 1947
La petite reine a bien souvent escorté Bourvil au cours de sa carrière. Au cinéma, bien sûr, avec « Les Cracks », sorti en 1967, où il campe un inventeur contraint de jouer les cyclistes sur la classique Milan-San Remo. Mais bien avant cela, en 1947, Bourvil, André Raimbourg de son vrai nom, fredonnait une histoire dont le vélo était l’accessoire vedette. À bicyclette… chanson comique, ponctuée de jeux de mots. Le Tour de France y est évoqué qui, à l’époque déjà, symbolisait le cyclisme pour le grand public. La Grande Boucle a toujours fasciné Bourvil, grand amateur de vélo. Il y revient en chanson avec La Môme Rustine en 1955, et au cinéma dans La Grande Vadrouille, aux côtés de Louis De Funès.
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Faire le Tour de France
Les Sœurs Etienne, 1950
Elevées à Reims, en Champagne, arrivées à Paris pendant le conflit mondial, en 1943, les Sœurs Etienne triomphent après-guerre, popularisant dans les cabarets de la rive droite parisienne une tendance débarquée tout droit des Etats-Unis : le swing. Vraies vedettes de l’époque, elles ne pouvaient pas passer à côté de la grand-messe cycliste estivale. Leur « Faire le Tour de France » enjoué et rythmé décrit le cheminement d’un cycliste débutant vers son Graal : disputer la Grande Boucle. Et le refrain résume bien l’irrépressible attractivité de la plus grande course au monde sur n’importe quel quidam juché sur un deux-roues sans moteur. « Faire le Tour de France/C’est le rêve de tous ceux qui ont un vélo/La seule espérance, du titi, de l’arpète et du mécano/Faire le Tour de France/Arriver à Paris en vainqueur/Etre sacré roi des pédaleurs/Faire le Tour de France… » Pour « swinguer » cette quête, il y a les deux voix aiguës de Louise, l’aînée, âgée d’à peine vingt-cinq ans, et Odette, sa cadette de trois ans. « C’est alors qu’une grande marque/Un beau jour le remarque/Lui offrant un contrat/Qu’aussitôt il signa/Réalisant ainsi le rêve qui l’avait séduit/Oui, oui, oui, oui, oui… ». Quelques années plus tard, leurs envies de maternité mettront un terme à une carrière fulgurante, marquée par ce détour sur les routes du Tour de France.
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Le petit vélo
Jean Bériac, 1961
Catalogué « fantaisiste » ou « humoriste », Jean Bériac passe à l’Olympia en 1960, en complément de programme d’Amalia Rodriguez. Il enregistre ses premiers disques chez Decca au moment de la vague yéyé et trois EP plus tard, il se retrouve chez Bel Air. « À part la chanson Le petit vélo, ces premiers disques n’ont pas marché… », reconnaît-il. Il n’abandonne pas pour autant la musique, fonde un label, avant de se retrouver, quelques années plus tard, au sommet des barricades parisiennes de Mai 68…
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Rockin’ Bicycle
Fats Domino, 1961
« We don’t care if they laugh at us, Let ’em take the bus and leave the cycle to us. » Pionnier du rock, Fats Domino (1928-2017) n’avait peut-être pas les moyens de se payer une Cadillac, ou même le bus… Qu’importe, dans sa longue carrière, il avait le pouvoir d’enflammer les foules avec son rythm ‘n blues endiablé, comme dans ce boogie-woogie assez typique de son style.
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Bicycle Concerto
Frank Zappa, 1963
Edgar Varèse, l’un des pionniers de la musique concrète exerça une influence déterminante sur la formation musicale de Frank Zappa (1940-1993). En 1963, le jeune Zappa, venu sur le plateau de télévision du Steve Allen Show pour la promotion de la bande-son du film The World’s Greatest Sinner, interprète, avec la complicité de l’orchestre-maison, un « Concerto pour bicyclette », soufflant dans le guidon, tapant sur les rayons avec des baguettes, utilisant un archet, etc. Une incursion burlesque dans le monde de la musique sérieuse, qui ne sera pas la dernière de ce trublion disparu trop tôt, toujours franchissant allègrement les frontières du rock, du jazz, de la musique classique et des expérimentations sonores.
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My White Bicycle
Tomorrow, 1967
Premier single de l’éphémère groupe psychédélique anglais Tomorrow, la chanson a été inspirée par les Provos hollandais qui, à cette époque ont été les premiers à instaurer un système de vélo en libre-service totalement gratuit, les « vélos blancs ». « Ils avaient des vélos blancs à Amsterdam », se souvient le batteur John ‘Twink’ Alder, « et les laissaient dans la ville. Et si vous alliez quelque part et que vous aviez besoin d’utiliser un vélo, vous preniez juste le vélo et vous alliez quelque part et vous le laissiez. Ceux qui avaient besoin des vélos les prenaient et les laissaient quand ils avaient fini. »
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Bike
Pink Floyd, 1967, album Piper at the Gates of Dawn
La chanson a été écrite pour la petite amie de Barrett, Jenny Spires. Texte psychédélique et musique concrète à la sauce Pink Floyd y sont au menu : les bruits mécaniques et distordus ressemblant à ceux d’une roue voilée de bicyclette, qui ponctuent l’album en fade out, sont faits avec un kazoo, un petit instrument artisanal très populaire chez les enfants dans les années soixante.
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À bicyclette
Yves Montand, 1968
C’est sans doute, dans le monde francophone, la chanson la plus emblématique sur le vélo. Elle fleure bon la France de carte postale. La musique est de Francis Lai. L’auteur des paroles, Pierre Barouh, a lui-même interprété la chanson en 1976, reprise sur l’album Viking Bank.
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Bon dieu où est ce peloton ?
Les Frères Jacques, 1969
L’année du sacré de notre Eddy national, les Frères Jacques sortent ce 45 tt de facture pop de quatre titres consacrés au vélo, sur une musique de Michel Fugain. Le Tour de France a inspiré un nombre impressionnant de chansonnettes, des plus ringardes aux plus branchées et des seconds couteaux du music-hall à Yvette Horner et Kraftwerk. Sans parler des incursions plus ou moins malheureuses de coureurs dans le domaine de la chanson, comme celle de Bradley Wiggins aux côtés de son ami Paul Weller. Pendant longtemps, le Tour avait même sa chanson officielle, exercice de commande imposé par Henri desgranges pour populariser le tour à la radio, et où l’accordéon était omniprésent. Pour en savoir plus voir François Thomazeau, « En 33, 45 ou 78 tours », in « En boucle. Un autre regard sur le Tour », Tana éditions, 2016, et ce blog, « Les oreilles dans le guide, 100 Tours de France en chanson ».
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Bravo Eddy !
Jean Narcy, 1969
Certaines chansons échappent à leur auteur pour vivre leur vie. C’est le destin des airs les plus populaires, qui accompagnent les grands événements sportifs ou festifs. Ainsi, quel supporter n’a jamais entonné « Allons les Mauves » « ou Bravo Eddy », ignorant qu’il doit ces couplets entraînants à Jean Narcy (1932-2014), vedette des cafés-concerts bruxellois des années cinquante et chanteur populaire de l’orchestre d’Hector Delfosse. Chantre des sports, il enregistre des titres à la gloire de l’équipe nationale belge, jusqu’au Mondial de 1986. Cette ode à Eddy, un brin chauvine, décrit le Cannibale comme imbattable. Car « quand il se met à rouler/ Quelle souffrance pour Pingeon et Gimoni » !
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The Pushbike Song
The Mixtures, 1970
Gros succès aux antipodes, « The Pushbike Song » est un single des rockers australiens de The Mixtures, qui n’a guère survécu aux nombreux changements de line-up. La musique lorgne vers le « skiffle » légendaire du groupe britannique Mungo Jerry.
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Mijne Velo
Willem Vermandere, 1971
Natif de Menin, dans le Westhoek (le « Far West » flamand), installé depuis longtemps dans un village près de Furnes, Willem Vermandere (1940) est un digne représentant du « kleinkunst ». Ce terme désigne un mélange de folklore, de cabaret et de ce que dans le monde francophone on appellerait de la chanson à texte. Les artistes qui appartiennent à ce registre s’accompagnent généralement eux-mêmes, avec un instrument de préférence acoustique, et participent à l’occasion au festival folk de Dranouter, pas très loin de chez Willem. Très important, ils chantent en néerlandais, à l’occasion dialectal. Aux Pays-Bas, le « kleinkunst » a une connotation davantage « cabaret chantant », moins intellectuel et plus drôlatique.
Willem
Vive Poulidor !
André Verchuren, 1972
Verchu, le Roi de la musette, sacrifia au mythe du perdant magnifique, le poulidorisme. Né en France mais d’origine belge, son nom s’écrivait à l’état civil André Verschueren (1920-2013). En 1936, à seize ans, il remporte la première coupe du monde d’accordéon des mains du roi Léopold III. Raymond Poulidor (1936-2019), immense champion qui construisit sa légende dans la roue de Jacques Anquetil puis d’Eddy Merckx, fit l’objet d’un véritable culte dont les chansons sont l’écho : Sacha Distel dès les années soixante, et jusqu’à un groupe de punk rock formé à Amiens et nommé « Les Poulidoors », dont les compositions traitent toutes de vélo et du Tour de France.
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La complainte de l’heure de pointe
Joe Dassin, 1972
« Dans Paris à vélo on dépasse les autos », la rengaine de Joe Dassin (1938-1980) fut mainte fois entonnée dans les manifestations de cyclistes dans les années 1970 et 1990. Depuis, les embouteillages ne se sont guère résorbés, et le vélo, désormais bien plus présent dans la capitale française, dépasse toujours les autos…
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Jimmy
Boudewijn De Groot, 1973, album Hoe sterk is de eenzame fietser
La première phrase de cette chanson donne son nom à l’album « Hoe sterk is de eenzame fietser » (Quelle est la force du cycliste solitaire). De Groot s’est inspiré de Meet Mr. Callaghan d’Eric Spear pour la musique, qui lorgne aussi sur le Lou Reed de Walk on the Wild Side. Pour les paroles, De Groot a puisé du côté de sa propre vie, son fils, son père. Et il n’aime pas beaucoup les hommes d’affaires, bornés, bouchés à l’émeri, comme il le dit dans le refrain (« Maar liever dat nog/ Dan een bord voor z’n kop van de zakenman/ Want daar wordt ie alleen maar slechter van »), répété dix fois.
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Fiets
Herman van Veen, 1973, album Morgen
Natif d’Utrecht, Herman van Veen (1945) a notamment interprété, dans sa langue, des classiques de la chanson Française, Reggiani, Ferrat, Brel. Le parolier de cette chanson sur une fillette et son vélo d’enfant, Rob Chrispijnn, la décrit ainsi : « Fiets est un petit tableau du dimanche, une photo d’un paysage en contre-jour où après une averse de pluie, le soleil fait scintiller chaque feuille et chaque brin d’herbe. »
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Zingende fietsen
La symphonie n°2 « pour Vélos chantants » (1976) du compositeur belge Godfried-Willem Raes, professeur de composition de musique expérimentale au Conservatoire de Gand, sa ville natale, requiert au minimum douze cyclistes. Chaque vélo est équipé d’une dynamo relié à un petit haut-parleur, et d’un tuyau en PVC. La longueur de chaque tube est calculée pour produire une échelle musicale spécifique. (fiche technique ici)
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fiche technique
Travelon Gamelon, Music for Bicycles
Richard Lerman, 1977
Pionnier du « field recording », Richard Lerman (1944) est un compositeur et artiste sonore californien. Il a étudié avec Alvin Lucier, Gordon Mumma et David Tudor. Son travail est centré autour des microphones de contact sur mesure de taille exceptionnellement petite, y compris les disques « piézo-électriques » et autres transducteurs. Dans cette oeuvre, il s’est ainsi lancé le pari d’enregistrer un album entier à partir de sons enregistrés de vélos en mouvement. Les vélos sont ainsi joués comme des instruments amplifiés. Des microphones sont placés dans le cadre de vélos, les interprètes frappant les rayons avec des baguettes, comme avec un métallophone. L’intention est de sonner comme les orchestres de gamelan d’Asie du Sud Est. En 1982, l’artiste enregistra l’oeuvre sur un disque Travelon Gamelon: Music for Bicycles édité chez Smithsonian Folkways, album sur lequel on trouve aussi une Promenade Version enregistrée dans les rues de Boston et d’Amsterdam.
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Fais du vélo
Georgette Plana, 1978
Georgette Emilienne Plana (1917-2013), qui fut aussi actrice, eut deux carrières de chanteuse. Elle interrompit la première, pourtant couronnée de succès, à la fin des années quarante, pour se marier et élever son enfant. O tempora, o mores… Elle la reprit vingt ans plus tard, et ce fut à nouveau un succès ! Cet hymne pro-vélo « ambiance », comme on dit en Afrique, les bals populaires typiques d’autrefois, un autrefois finalement pas si lointain. Car Georgette n’est pas ringarde pour un sou, que du contraire, elle est même très en avance, glorifiant les qualités du vélo, l’efficacité dans le trafic automobile, la santé physique, le bien-être psychologique, l’effet anti-dépresseur de l’exercice, à une époque où, comme le disait encore Brassens, « Avec mon p’tit vélo j’avais l’air d’un con »…
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Bicycle Race
Queen, 1978, album Jazz
« I want to ride my bicycle ! » L’idée de la chanson serait venue à Freddie Mercury alors qu’il était en vacances en France. De sa chambre d’hôtel, il pouvait voir passer le Tour de France. La chanson fait référence a plusieurs éléments de la pop culture des années 1970 : Les Dents de la mer, Star Wars, Peter Pan, Frankenstein, Superman, la guerre du Viêt Nam, etc. Afin de promouvoir l’album Jazz, Queen eut l’idée d’organiser une course de bicyclettes qui se tint au Wimbledon Stadium à Londres, le 17 septembre 1978. Cette course un peu particulière se composa de 65 femmes nues. Une photo prise cette journée servira plus tard à créer la pochette du single, qui sera bien vite censurée. Lorsqu’on voulut rendre les vélos de location, le loueur, ayant appris à quoi ils avaient servi, refusa de les reprendre tels quels et exigea de Queen le remboursement intégral de toutes les selles…
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Bartali
Paolo Conte, 1979, album Un gelato al limon
Avocat chanteur nostalgique, amoureux de jazz tellement italien, Paolo Conte (1937) rend hommage à Gino Bartali, cycliste bien connu et résistant méconnu, vainqueur du Tour de France à deux reprises (1938 et 1948), entre lesquelles il s’illustra discrètement en sauvant 800 juifs de l’extermination nazie, dissimulant des documents sous la selle ou dans les tubes vides de son cadre de vélo. Lesquels permettaient aux persécutés de s’envoler pour la Suisse ou les Etats-Unis, en fabriquant de faux papiers. Bartali, membre du réseau clandestin Desalem, menait ces dossiers jusqu’au couvent de San Quirico, près d’Assise, prenant des risques insensés, parcourant une route longue de 200 kilomètres où les contrôles étaient fréquents. En 2013, treize ans après sa mort, il fut reconnu Juste parmi les Nations par Le Mémorial Yad Vashem de Jérusalem, grâce à une multitude de témoignages de proches, amis ou prêtres. Cf. Alberto Toscano, « Un vélo contre la barbarie nazie : L’incroyable destin du champion Gino Bartali », Armand Colin, 2018.
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Où est mon vélo ?
Albert Delchambre, 1982, album Entre l’enfer, le paradis ?
Citoyen de Chimay, Albert Delchambre (1947) rencontra le succès dans les années 80, grâce aux radios libres qui diffuseront ses chansons, notamment celle-ci, extraite de son troisième album.
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Riding on my bicycle
Madness, 1982
« Riding on My Bicycle » forme un curieux diptyque avec « Driving in My Car », dont l’un est la réécriture de l’autre. La chanson du groupe phare du ska pop est sortie en microsillon (single et maxi), sans être reprise en album, sauf en bonus sur la réédition de 2010 de « Rise and Fall » (1982).
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Tour de France
Kraftwerk, 1983
Pour Kraftwerk, « Tour de France » devait s’écarter du ton « technologique » des deux albums précédents, « The Man-Machine » et « Computer World ». La chanson se veut une célébration d’une certaine joie de vivre liée au cyclisme. À cette époque, l’intérêt du groupe pour ce sport allait croissant, certains membres s’essayant même à des épreuves cyclistes. Quoi qu’ils en disent, le morceau « sonne » néanmoins comme très en phase avec les sous-genres dont Kraftwerk a souvent largement anticipé l’éclosion, la techno, la house, la synth-pop, jungle, voire le hip-hop. « Tour de France » sorti d’abord comme single, et ne devint un album que vingt ans plus tard, à l’occasion du centenaire de la Grande Boucle, en 2003, une des éditions marquées par Lance Armstrong et le dopage, dont le titre sera révoqué sans être réattribué.
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Mon vélo
TSF, 1987
Sur l’air de Misty, le standard jazz d’Erroll Garner, un hymne au vélo, par TSF, le « groupe vocal drôle et élégant ».
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Fiets
Clouseau, 1989, album Hoezo ?
Originaires de Hal, les frères Wauters, Kris (1964) et Koen (1967) ont connu le succès très rapidement. Cette courte chanson figure sur leur premier album. À noter que Koen est davantage connu pour son amour des courses automobiles que pour le vélo…
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Eine Brise
Mauricio Kagel, 1996
Le compositeur argentin Mauricio Kagel (1931-2008), qui toute son oeuvre durant a interrogé langage et matériau sonores en tant que théâtre musical, a voulu créer une oeuvre d’art en partant du vélo, ou plutôt des cyclistes. Eine Brise est une performance pour 111 cyclistes. Les participants suivent une sorte de chorégraphie bien précise, accompagnée par des bruits de sonnette, des murmures, des phrases qu’il faut réciter… La première de cette oeuvre a été donnée le 29 mai 2010 à Glasgow en Ecosse.
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Bécanes, bicyclettes et vélos
Julos Beaucarne, 1997, album Vingt ans depuis quarante ans
On ne présente plus le barde brabançon, chantre de la Wallonie, natif d’Ecaussinnes, installé depuis des lustres dans la campagne hesbignonne, à Tourinnes-la-Grosse, pour qui « la Révolution passera par le vélo » (titre d’une autre chanson de l’album). Apôtre de l’écologie, vélorutionnaire d’avant-garde, défenseur du dialecte wallon, initiateur de deux « mouvements » sans cartes ni membres répertoriés : le Front de Libération de l’Oreille, et le Front de Libération des Arbres fruitiers, Julos a traversé les modes mais est toujours resté fidèle à ses combats, notamment celui pour le vélo. Les bécanes sont bien présentes dans son oeuvre, parfois sous forme de courts textes poétiques mis en musique comme dans l’album si bien nommé « Le vélo volant » (1979), ou encore comme ici dans cette ballade enjouée.
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Eddy Merckx
Sttellla (featuring Dj Ray + Dj Steeve), 1999, album Il faut tourner l’Apache
Le sens de l’humour, de la dérision et de la formule, Jean-Luc Fonck, frontman de Stellla, les cultive, comme d’autres cultivent le culte de la personnalité. Même le nom des DJ qui l’accompagnent est burlesque (« DJ Ray et DJ Steve, digéré et digestif, pigé ? »). Il a voulu rendre hommage au monument de notre histoire cycliste, poursuivant une longue tradition d’odes (parfois funèbres) à la gloire de champions, de Joaquim Agostinho à Poulidor et Louison Bobet. « Pour moi, c’est le plus grand », raconte le facétieux Jean-Luc à propos d’Eddy Merckx. « J’ai voulu entrer en contact avec lui pour lui expliquer que j’allais faire une chanson, mais cela s’est avéré impossible. J’ai eu sa femme au téléphone qui s’est demandée ce que je lui voulais. Elle m’a dit « Envoyez-moi un fax ». Ce que j’ai fait. Depuis lors, je n’ai pas eu de nouvelles. Je ne sais donc pas si ça lui a plu. »
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Bicycle
John Cale, 2003, album HoboSapiens
Treizième album du multi-instrumentiste gallois John Cale (1942), HoboSapiens a bénéficié de la collaboration d’une flopée de musiciens amis, dont le moindre n’est certainement pas Brian Eno, qui s’occupe des « loops » de batterie sur le Bicycle song.
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Bagagedrager
Gers Pardoel, 2011, album Deze wereld is van jouw
« Porte-bagages » est un single des rappeurs Gers Pardoel et Sef. La chanson est sur le premier album de Gers Pardoel, Deze wereld is van jouw (Ce monde est à vous). La chanson a été un très grand succès aux Pays-Bas et en Flandres. En 2012, une publicité néerlandaise pour McDonald’s comprenait une version adaptée de la chanson pour promouvoir le McWrap… Elle a aussi été utilisée pour un spot publicitaire de l’assureur Zilveren Kruis. En 2014, le chanteur et rappeur sud-africain Snotkop fait une reprise africaine intitulée « Agter Op My Fiets » (« À l’arrière sur mon vélo »).
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Pakt de vélo
Halve Neuro, 2011, album Blut en blijven gaan
C’est un truisme, en Flandre on prend son vélo ! Avec la colombophilie et les concours de chants de pinson, le cyclisme est un des trois rites sacrés de nos compatriotes du nord, une véritable religion, qui a remplacé l’autre… Ce rap en dialecte anversois témoigne de cette religion, qui s’est muée en nouvelle culture urbaine et de mobilité : des avocats se déplacent à vélo, oui, à Anvers, on peut voir ça, le vélo est vraiment devenu tendance. Pour preuve, même les hiphopeurs lui rendent hommage. La musique est empruntée au rappeur américain Wiz Khalifa et son « Black and Yellow », un single qui fut le premier succès du chanteur, qui y célèbre… une voiture qu’il s’était offerte, une Dodge Challenger.
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Vélo vole
Dick Annegarn, 2014, album Vélo va
« En Hollande, le vélo, c’est culturel. C’est quasiment une obligation du fait de la surpopulation: les pistes cyclables, ça prend moins de place que la voiture. Jeune, je me souviens qu’on allait se promener en famille à six sur seulement deux vélos ! Et puis en Hollande, le vélo c’est aussi militant. Dans les années 1960, les provos (mouvements contestataires et libertaires aux Pays-Bas, ndlr) ont été les premiers à proposer des vélos gratuits en ville. On peut donc dire qu’il y a un vélo quasiment politique, populaire, en Hollande, un peu comme en Chine. Mais les Hollandais, c’est davantage le vélo à la papy, pas vraiment sportif. Ce sont de grands consommateurs de vélos électriques. (…) J’ai écrit trois chansons sur le vélo. Ma chanson sur Agostinho (coureur portugais mort en 1984 à la suite d’une chute provoquée par un chien, ndlr), c’est pour évoquer ces cyclistes qui font partie du peloton, pas les champions. Sa femme avait un élevage de vaches et lui ramenait les sous. Il était pauvre et ses trophées lui permettaient d’avoir une exploitation agricole. C’est le côté social du vélo qui m’intéresse, ce sont des héros populaires. C’est une chanson que j’ai écrite quand je vivais à Marne-la-Vallée. Je faisais du vélo et il fallait monter une côte terrible. Et chaque fois que je la prenais, je me disais que je n’étais pas à la hauteur des champions. (…) La chanson qui s’appelle « Quelle belle vallée », je l’ai commencée à pied et je l’ai finie à vélo. À vélo, on a un rythme, on a de l’air, on a un paysage qui défile : le vélo pour moi est un outil d’écriture, comme la marche. » (Interview de Dick Annegarn pour l’AFP, 2015)
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Bespoken / Johnnyrandom
Flip Baber, 2014
Dans le prolongement du travail de Zappa et de Lerman, Johnnyrandom alias Flip Baber, compositeur de San Francisco, spécialisé en musique concrète, a transformé son vélo en instrument, créant un rythme et une mélodie en utilisant le moindre composant de sa monture. Il n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’en 2006, il avait commis un Nutcracker for bike parts (Casse Noisette pour pièces de vélo). Le compositeur a réimaginé le célèbre air de la Fée Dragée du ballet de Tchaïkovski avec des bruits de vélo. Le glockenspiel et la clarinette sont remplacés par les rayons de la roue, le violoncelle et les pizzicatos par les câbles du dérailleur et les percussions par les rayons, le frein, les chaînes, les pédales etc. Cette opération n’est pas purement artistique puisqu’elle a été créée pour un fabricant de vélos.